La maîtrise du langage oral est un objectif fort des programmes de 2008 de l’école maternelle. Pour autant, il apparaît que celui-ci n’est pas toujours maîtrisé par les élèves à leur entrée au cours préparatoire et que les difficultés se retrouvent parfois même à leur arrivée en sixième. Ce constat amène donc à se poser la question de comment l’école maternelle doit elle répondre aux enjeux de maîtrise du langage oral. Le corpus proposé permet d’éclaircir le sujet. Il est composé de trois textes, le premier est un extrait du rapport La Maternelle : au front des inégalités linguistiques et sociales établi en décembre 2007 sous la direction d’Alain Bentolila, les deux suivants sont des extraits d’interview parus dans la revu BLE 91, il s’agit tout d’abord d’une interview de Véronique Boiron de l’IUFM de Bordeaux relative aux activités langagières des élèves de l’école maternelle, extrait du numéro de septembre 2006, puis d’un entretien avec l’inspectrice Viviane Bouysse sur le rôle essentiel de l’apprentissage du langage oral à l’école, paru en juin 2009. Après avoir mis en évidence les difficultés de langage auxquelles les élèves sont confrontés à leur entrée en maternelle, une deuxième partie montrera les enjeux de la maîtrise de l’oral, avant d’évoquer les moyens dont disposent les enseignants pour faire progresser les élèves.
D’après le rapport dirigé par Alain Bentolila, de nombreux enfants, bien qu’issus de familles parfaitement francophones, présentent un langage oral très différent du langage oral attendu par l’école. Ce langage dit « de l’école » est décrit par Viviane Bouysse comme un langage explicite et structuré qui va au-delà de la simple communication. Selon Véronique Boiron le langage de l’école peut être assimilé par certains élèves à une « langue étrangère » car leur environnement ne les a jamais confrontés à ce langage. Ils n’ont donc pas, d’après le premier texte, de distance suffisante avec la langue et n’ont qu’une vision approximative de sa