Modéle ressource competence
“Tout notre exposé insiste sur les ressources internes de la firme -les services productifs que la firme peut tirer de ses ressources, en particulier les services productifs rendus par les cadres expérimentés de la firme. Non seulement les services productifs que les cadres (pris dans le sens le plus large) peuvent rendre dépendent des ressources avec lesquelles la firme est habituée à travailler, mais l’expérience de ces managers affecte également les services productifs que les autres ressources sont capables de rendre. La croissance de la firme est à la fois encouragée et limitée par le processus véritablement dynamique et interactif qui apparaît lorsque le management recherche le meilleur usage possible des ressources disponibles. (…) l’environnement est considéré comme une représentation dans l’esprit de l’entrepreneur des potentiels et limites auxquels il est confronté (…) et la ‘demande’ perçue par la firme est ainsi largement conditionnée par les services productifs à sa disposition. Il en suit que la trajectoire de croissance suivie par la firme -les biens qu’elle décide de produire- peut être analysée en termes de la relation entre ses ressources et sa perception de sa position concurrentielle.”
[Penrose, 1959, p. 5]
Inspiré par les travaux de Penrose (entre autres), dont l’influence reste particulièrement prégnante, le Modèle des Ressources et des Compétences (MRC1) apparaît comme une innovation théorique prometteuse au milieu des années 19802, et suscite depuis un intérêt croissant, auprès des chercheurs, consultants et praticiens, au point d’être présenté au milieu des années 1990 comme le futur modèle théorique dominant du management stratégique3. A ce titre, il justifie un examen critique et approfondi.
Exemple représentatif du dialogue de plus en plus nourri qui s’est établi entre management stratégique, économie et sociologie4 (Rumelt, Schendel & Teece [1991]), le MRC, 1. Présentation du modèle des ressources et