Molière, Dom Juan

Dom Juan et Sganarelle parlent de religion. À la fin de l’acte deux, Dom Juan quitte précipitamment les paysans car douze cavalier sont à sa recherche. Le maître et le valet se déguisent et s’enfuient dans la forêt. Ils parlent alors de médecine puis de religion. Sganarelle tente de convertir son maître.

I - Sganarelle et la religion
Sganarelle est croyant et se conforme à la morale traditionnelle. L’impiété de Dom Juan le scandalise. Il va tenter de lui prouver l’existence de Dieu. Sa foi repose sur l’émerveillement : « pouvez-vous voir […] sans admirer ». Il admire la perfection du monde, de l’homme et cette admiration repose sur le bon sens populaire (« avec mon petit sens »). Sganarelle raisonne, le mot raisonnement apparait plusieurs fois. Son argument est que la perfection de l’univers prouve l’existence de la cause finale. Sa foi est sincère mais son argumentation est burlesque, ridicule. Il s’embrouille dans un flot de parole, ces exemples sont parfois ridicules (un champignon, le père qui a engrossé la mère). Il étale sa culture dans des accumulations, et sa chute marque symboliquement l’échec de sa démonstration. Sa foi est très conventionnelle, il croit plus par peur et par superstition, par habitude.

II - La foi de Dom Juan
Le libertin refuse de croire au surnaturel et donc à Dieu. Il répond à son valet par des monosyllabes de façon moqueuse, il refuse de rentrer dans la discussion, qui pourrait être riche. Son mutisme est méprisant ; il préfère laisser Sganarelle s’empêtrer dans sa démonstration. On a ici une des phrases les plus célèbres de Dom Juan (la profession de foi de Dom Juan) : « Je crois que deux et deux sont quatre, Sganarelle et que quatre et quatre sont huit. ». Il croit à ce qui peut être admis par la raison, à ce qui peut être vérifié, à ce qui a de la rigueur, à la démonstration mathématique. Dom Juan n’est pas clair sur la question religieuse, il n’est pas athée sinon il serait indifférent à la religion. Il