Mondialisation des marchés financiers
Depuis que le marché financier est mondialisé, il y a une étroite corrélation entre les Bourses : de manière synchronisée, le pessimisme comme l’optimisme s’alimentent aux quatres coins de la planète.
André Orléan, Libération, 16 septembre 1998, en pleine crise asiatique.
Les spéculations contre le franc dans les années 80 ou la chute de la livre en 1992 ? C’est eux. Les méga fusions-acquisitions ? C’est encore eux. Les annonces de suppressions massives d’emplois malgré des profits en hausse ? C’est pour les rassurer… Eux, ce sont bien sûr les marchés financiers, qui, bien qu’anciens, sont devenus un sujet de préoccupation grandissante à partir des années 70/80. Au point d’être qualifiés de « tyranniques » : n’est-ce pas encore eux qui dicteraient leur politique aux gouvernements ? Qui, du fait de leur intégration croissante, propageraient à l’échelle mondiale, les crises financières, comme on l’a vu de nouveau durant l’été 2007 avec celle des subprimes issue du secteur immobilier américain ? Mais qu’entend-on au juste par marchés financiers (internationaux) ? Il importe de répondre à cette question au risque, sinon, de faire passer ces marchés pour des réalités abstraites, et donc d’autant plus inhumaines, occultes, imprévisibles. Ces marchés, ce sont d’abord des institutions concrètes : les bourses (Wall Street ; l’Euronext, la société paneuropéenne
1
née de la fusion des bourses d’actions et produits dérivés de Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne ; etc.) qui organisent la vente ou l’achat d’actions ou d’obligations (bourses de valeurs), de devises (marchés des changes), qui permettent aussi de se prémunir contre les risques de pertes liés à l’inflation et à la variation des taux d’intérêt ou de change (marchés dérivés). Avec l’autofinancement et le recours au crédit bancaire, les marchés de capitaux constituent une troisième modalité de financement des besoins des entreprises comme