Re´ sume´ L’intensification des e´ changes de biens, de personnes et d’ide´ es associe´ e a` la mondialisation a contribue´ a` une augmentation, a` l’e´ chelle mondiale, des maladies non transmissibles lie´ es au mode de vie. Pour lutter contre ce type de maladies, une des approches consiste a` encourager des modifications du mode de vie graˆ ce a` des campagnes d’e´ ducation. Cette approche part du principe que les pre´ fe´ rences alimentaires des gens sont lie´ es a` leurs habitudes de consommation et que ces habitudes peuvent eˆ tre modifie´ es par des campagnes d’e´ ducation. Pour tester cette hypothe` se et les politiques qui en de´ coulent, nous avons entrepris une vaste enqueˆ te sur les questions lie´ es a` l’alimentation au Royaume des Tonga au moyen d’un questionnaire. Des donne´ es portant sur les relations entre les pre´ fe´ rences alimentaires, la valeur nutritionnelle attribue´ e aux aliments et la fre´ quence de la consommation ont e´ te´ re´ unies aussi bien pour des aliments traditionnels que pour des aliments importe´ s. Les re´ sultats montrent que la consommation d’aliments importe´ s pre´ judiciables a` la sante´ n’a aucun rapport ni avec les pre´ fe´ rences alimentaires ni avec la valeur nutritionnelle attribue´ e aux aliments, ce qui laisserait supposer que des interventions reposant sur des campagnes d’e´ ducation seraient sans effet sur les maladies lie´ es a` l’alimentation. Compte tenu des re´ centes initiatives en faveur de la libe´ ralisation des e´ changes et de la cre´ ation de l’Organisation mondiale du Commerce, il n’est pas possible d’utiliser les tarifs douaniers ou d’interdire certaines importations pour controˆ ler la consommation. Cela repre´ sente un ve´ ritable de´ fi pour les responsables des politiques de sante´ appele´ s a` desservir des populations e´ conomiquement marginales et laisse supposer qu’il est impossible de traiter certains proble` mes de sante´ de la population sans une prise de