CommentaireMontaigne, De la vanit, Essais III, chapitre IX (1588). Manuel p. 86 Un honnte homme, cest un homme ml Dans le long essai De la vanit, au troisime livre, chapitre IX, Montaigne donne une illustration de sa libert dallure, mlant les sujets sans se soucier en apparence de les ordonner en un tout cohrent. Toutefois la cohrence profonde est chercher dans le lien quil tablit entre le voyage et la vanit - ce qui ne compte pas, ce qui est vide. Le voyage correspond au got de Montaigne pour la varit, en outre il lui rvle de puissantes vrits sur la nature humaine et lui permet de fonder un art de vivre sur une attitude gnrale. Nous chercherons ainsi dterminer quelle qualit humaine et humaniste Montaigne dfend dans ce texte, en abordant tout dabord la prsence de lauteur dans son texte, en examinant ensuite la structure argumentative et enfin en analysant la virulence de la satire de ses compatriotes hors de leur lment. Montaigne se met constamment en scne, comme le prouve lomniprsence de la premire personne, particulirement en dbut de paragraphe Moi qui, Jai la complexion, Jai honte mais ne relate pas dans un rcit le dtail de ses aventures. Il indique quelle attitude a t la sienne pendant les voyages, cest galement celle qui la conduit dans la lecture, la rflexion, lcriture et laction. Le voyage devient dans ce texte une image du passage sur terre. Sil estime avoir laiss quelque chose voir, il y retourne, il nest pas obsd par la ligne droite, le but, et prfre avancer selon le got et lhumeur Sil fait laid droite, je prends gauche. Cest ainsi que son esprit avance, par bonds et par sauts, car aucune certitude ne lemprisonne, il sen remet son analyse et son jugement plutt qu la vision des autres. Ayant appris que les jugements des autres souvent ne saccordent pas aux siens, il sest donn la peine de comprendre par lui-mme et a appris que ce quon disait ny est point. Ouvert, curieux de tout, ayant la complexion libre et le got commun il a su sadapter tous et