Montaigne, essai sur l'institution des enfants
Analogie entre la relation qu’un père entretient avec son fils « bossu ou teigneux » et la relation que Mt entretient avec son texte : il le reconnaît pour sien, aussi imparfait soit-il.
Imperfection du texte renvoie à celle de Mt, qui reconnaît son ignorance eu égard au savoir scolastique. Lectures limitées de Mt : ouvrages d’histoire (Plutarque et Sénèque) et de poésie ;
Facultés limitées de Mt, dont il prend conscience lorsqu’il compare ses réflexions à celles des
« bons auteurs ».
« Si me gratifié-je de ceci, que mes opinions ont cet honneur de rencontrer souvent aux leurs, et que je vais au moins de loin après, disant que voire. Aussi que j’ai cela, que chacun n’a pas, de connaître l’extrême différence d’entre eux et moi […] » 261
Malgré cela, Mt préfère laisser ses essais en l’état :
« […] et laisse ce néanmoins courir mes inventions aussi faibles et basses, comme je les ai produites, sans en replâtrer et recoudre les défauts que cette comparaison m’y a découvert […] » 261-2.
A cet égard, Mt se distingue des « écrivains indiscrets » qui introduisent dans leurs textes des passages entiers empruntés à des auteurs antiques.
Exemple antiques : Chrysippus vs Epicurus.
Exemple moderne : auteur français, qui se pare des dépouilles d’autrui (imaginaire guerrier) Un défaut qu’on pourrait imputer à Mt, mais dont il se défend :
« De ma part il n’est rien que je veuille moins faire. Je ne dis les autres, sinon pour d’autant plus me dire. » 264
Une critique dont il exempte les recueils de lieux communs antiques et modernes.
Bilan :
« Quoiqu’il en soit, veux-je dire, et quelles que soient ces inepties, je n’ai pas délibéré de les cacher, non plus qu’un mien portrait chauve et grisonnant, où le peintre aurait mis non un visage parfait, mais le mien. »
Les essais c. opinions de Mt ; ils n’ont pas pour objet de convaincre mais de produire un portrait temporaire de Mt ; Mt refuse toute