Montesquieu, lettre 37
Montesquieu est un philosophe du siècle des Lumières dont l’œuvre majeure est Les Lettres Persanes publiée en 1721. Il s’agit d’un roman épistolaire, c’est-à-dire un roman construit par une correspondance par lettres. Dans ce roman, deux Persans installés à Paris écrivent des lettres à leurs amis restés à Ispahan, Smyrne ou Venise. Chacune de ces lettres décrit ce qui en France les surprend, les choque ou les émerveille. Ainsi le regard d’un étranger sert à dénoncer les travers de la société française.
Problématique : en quoi la satire de la monarchie française est-elle efficace chez Montesquieu ?
Repérons dans ce texte tous les indices qui permettent d’affirmer qu’il s’agit là d’une lettre :
CITATION OUTIL D’ANALYSE INTERPRETATION
« nous », « nos », « notre », « j’ai », « il m’est », « je crois », « à Paris, le 7 de la lune de Maharran, 1713 »
Utilisation du présent et du passé composé Registre épistolaire Il s’agit bien d’une lettre, mais qui en est le destinataire ?
Qui en est le destinataire ? l’ami persan resté au pays ? oui mais qui lit effectivement cette lettre ?
Il y a deux destinataires : un fictif (l’ami persan resté au pays), un réel (le lecteur français du XVIIIe siècle, puis l’ensemble de tous les lecteurs de Montesquieu, dont nous…).
Pourquoi un double destinataire ?
En donnant la parole à un étranger (un Persan), Montesquieu cherche à montrer la société française avec un regard élargi, et non plus centré seulement sur la France : la France n’est pas le centre du monde, la monarchie française est placée dans une perspective très élargie qui permet des comparaisons avec d’autres systèmes politiques. De plus, un regard étranger sur nous-mêmes nous permet de voir des éléments que, par habitude, nous ne voyons plus : il s’agit là d’une mise à distance, et cette mise à distance va permettre l’étonnement de l’étranger.
Repérons dans ce texte tous les indices de l’étonnement de l’auteur par