Montesquieu lettres persannes
Objet d’étude : LA POESIE
I N V E N T I O N
Paris est une ville grandiose, célèbre pour sa Tour Eiffel et son Palais de l’Elysée. Nous sommes d’accord sur ce point là, du moins en 2007. Cependant, Voltaire, Diderot ou encore d’Alembert auraient mis un petit bémol à ceci s’ils étaient encore de notre monde : Paris sans le fameux café-restaurant Procope ne serait plus Paris ! Quelle honte de ne point citer ce lieu d’éternelle complaisance situé au 13, rue de l’Ancienne comédie, dans le VIème arrondissement ! Quoi qu’il en soit, en cette fin d’après-midi de mai, deux hommes assez cultivés sont en train de commander du thé. « Garçon, pourriez-vous m’apporter une tasse de thé au jasmin je vous prie ? demande Arnaud Blanchefleurie. - Pour ma part mon brave, je prendrai un simple thé noir, dit à son tour Arthur de La Souche. » Il y eut quelques minutes remplies de vide, un petit instant sans aucune parole prononcée. Le serveur revient avec les tasses et repart comme si de rien n’était. La conversation commence avec quelques difficultés. « Arthur, il nous faut parler de certains points. Après tout, nous sommes amis. Il n’arrivera rien. - Mon cher, tu sais bien que parler n’est pas mon fort et que je préfère taire ce que je pense de peur de décevoir, voire même d’attrister… - Laisse-toi aller, il n’y aura aucune suite. Et puis ce sujet me tient à cœur. Fais-moi confiance. - Je ferai confiance en l’homme lorsque celui-ci m’accordera le monopole de la gloire, et c’est encore loin d’arriver. - Te revoici en train de faire l’imbécile. Laisse-moi te prouver au moins que la poésie, ma poésie, celle de la vie, celle de l’amour, celle du bonheur et du rêve transforme l’être humain et son esprit impalpable en homme de confiance. Sais-tu pourquoi je dis cela ? Eh bien parce-qu’un homme qui est heureux a confiance en soi, et tout homme qui a confiance