Mother Migrant
Migrant Mother, ou Mère migrante en français, est la photographie la plus célèbre de Dorothea Lange, une photographe américaine dont les travaux les plus connus ont été réalisés pendant la Grande Dépression aux Etats-Unis. Cette photographie est devenue, par son histoire et son pouvoir évocateur, l’image de l'humanité appauvrie par la crise.
La photographie a été prise au printemps 1936. Les années qui ont suivi le krach boursier du 1929 ont été surnommées «the bitter years» («les années amères»). Les immigrants qui ont débarqué d'Europe à la recherche du rêve américain ou fuyant les régimes politiques communistes et national-socialiste de l'Europe de l'Est ont trouvé aux États-Unis une crise économique sans précédent, aggravée par une sècheresse dans les États du sud. Les chômeurs erraient dans les villes, à la recherche de soupes populaires, de petits travaux quelconques, ou se retrouvaient sur les routes, allant de ville en ville. On les appelait alors des migrants. Ils s'installaient dans des camps de fortune, sans eau potable, et tournaient en rond. Ces années-là ont été décrites par John Steinbeck dans le roman Les Raisins de la Colère, roman qui franchit les portes d’Hollywood un an après sa publication en 1939.
Pendant ces temps, Dorothea Lange a été recruté comme photographe par Resettlement Administration («Office de la réinstallation»), pour prélever des informations sur le terrain: ses photos, publies dans les journaux, étaient appréciées pour leur justesse et leur pouvoir révélateur de la pauvreté et de la détresse. Dans le cadre d'une mission confiée par la Farm Security Administration (FSA) (« Administration d'assurance paysanne »), la photojournaliste est tombée sur une famille à Nipomo Mesa, en Californie, en Mars 1936. La famille Thompson, les 2 parents et 5 enfants, était en train de traverser US Highway 101 afin d’arriver à Watsonville pour réussir à trouver du travail. Mais la chaine de la voiture s’est cassée et ils ont dus