mots allemand
Baudelaire, Les Fleurs du mal, section «Spleen et Idéal», «Le Serpent qui danse» (p. 76-77, Ed.
Le Livre de Poche, Coll. «Classiques de poche»).
Problématique : En quoi peut-on dire que, dans ce poème, la femme est une véritable «fleur du mal» ?
I) Une vision traditionnelle et «courtoise» de la femme
1) Une déclaration d'amour
Le poète, qui emploie «je» pour faire référence à sa propre personne, tutoie la femme aimée : cela indique une intimité certaine.
Baudelaire emploie le registre lyrique : en plus de l’utilisation de la première personne, et de vers aux syllabes impaires, les pentasyllabes (plus musicaux, selon la formule de Verlaine ; d’ailleurs, ce poème fut mis en musique par Serge Gainsbourg), l’auteur utilise le champ lexical de l’affection amoureuse, visible au travers d’expressions comme «chère indolente», ainsi qu’à travers l’emploi de formules intensives, comme «si beau».
Enfin, les sentiments amoureux sont exprimés à travers une ponctuation forte : la première strophe et la dernière strophe se terminent par des points d’exclamation.
2) La vision de la beauté du corps de la femme
Baudelaire emploie le champ lexical du corps de la femme.
Par ailleurs, il est possible d’observer une progression intéressante d’une strophe à l’autre. Ainsi, le lecteur a une vision globale du corps de la femme dans la première strophe («ton corps»), avant d’avoir une vision plus précise de son corps dans la deuxième strophe (celle de sa «chevelure»).
Dans la troisième strophe, Baudelaire l’invite à s’intéresser au poète, avant de se concentrer sur les «yeux» de la femme dans la quatrième strophe, puis sur l’ensemble de son corps et de sa démarche dans la cinquième strophe. Dans l’ensemble du poème, Baudelaire invite donc son lecteur à s’intéresser tantôt au corps entier de la femme aimée, tantôt à une partie de son corps, tantôt au poète lui-même. Cette progression en «va et vient» donne un