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Paul DIMAGGIO et Walter W. POWELL
Des organisations en quête de légitimité Isabelle Huault Paul DiMaggio et Walter Powell constituent deux représentants importants de ce qu’il est désormais convenu d’appeler, depuis les travaux pionniers de Meyer et Rowan1 à la fin des années 1970, la sociologie néo-institutionnaliste. Leurs contributions communes2, qui serviront ici de point de référence pour illustrer les éléments structurants de ce programme de recherche, ne doivent pas pour autant masquer la variété et l’hétérogénéité du mouvement institutionnaliste. Les racines de l’institutionnalisme sont en effet anciennes et le courant actuel doit beaucoup aux travaux précurseurs de J.Commons ou P.Selznick. Tout en réaffirmant la prégnance des institutions pour comprendre et expliquer les faits sociaux et économiques, la démarche néo-institutionnaliste est davantage orientée vers l’analyse des systèmes inter organisationnels, au-delà de l’attention portée aux seules forces en présence à l’intérieur d’une organisation (Selznick, 1949). En outre, appliqué à l’économie, aux sciences politiques ou à la sociologie, le néoinstitutionnalisme ne recouvre ni les mêmes réalités empiriques, ni les mêmes fondements théoriques. Entre la tradition économique (Jensen et Meckling, 1976 ; Williamson, 1979) orientée vers une conception instrumentale des institutions, et la tradition sociologique (Meyer et Rowan 1977 ; Scott, 2001 ; Tolbert et Zucker, 1996) attachée à une définition plus extensive de celles-ci comme véritable moyen de coordination sociale3, les prémisses paraissent à bien des égards éloignés. Contre l’individualisme méthodologique revendiqué par la première, la seconde affirme l’importance de niveaux intermédiaires voire macro-sociaux. En outre, face à la perspective utilitariste de la pensée économique néo-institutionnelle, l’approche sociologique souligne que les structures formelles