Médée, corneille - acte i, scène 2
Médée est la première tragédie de Corneille, parut en 1635, et qui sera suivie de l’Illusion comique qui est une comédie. Le sujet de Médée lui a été inspiré par Sénèque et Euripide, c’est un sujet très violent dont l’acte d’exposition donne justement la mesure de cette violence et de cette fureur. Après une longue scène d’exposition, la scène 2 présente Jason seul en scène.
La question se pose, après une scène d’exposition qui dévoile un Jason suffisant, de sa capacité à incarner des valeurs héroïque.
Le débat intérieur de ce court monologue devrait permettre de donner à Jason ce statut héroïque, avec une construction révélatrice et les termes de l’alternative.
1.
Construction révélatrice
On peut noter la brièveté du monologue (16 vers), l’absence de ponctuation et la chute qui nous amène à penser qu’il s’agit d’une vrai délibération.
On remarque un lexique du trouble dans les vers d’introduction: cela montre un moment de crise. Jason est tellement amoureux que cela le bouleverse. Cette situation est accentuée par «depuis que» vers.161 et «jamais» vers 162 et «déchirer» vers 164 qui montre une forte souffrance qui s’accompagne d’une douleur interne. Jason est atteint entièrement; si on remarque la position des mots vers 161 et 162, on observe un chiasme en croix avec «esprit» «flamme» «trouble» «âme» qui souligne l’idée que Jason est pris dans un réel tourment intérieur.
On remarque aussi le champ lexical du galant («âme» «cœur» «affections» «passions») très présent mais qui progresse en violence: «se partage en deux affections» v.163 devient «déchirer à mille passions» au vers suivant. On a une hyperbole du verbe «déchirer» ainsi qu’une assonance en –ion dans ces deux vers, qui souligne la souffrance de Jason et sa sincérité. En effet, il explique que «son cœur se laisse déchirer», emploi du pronominal «se laisse» le