Nadja (breton) -temporalité
L'oeuvre de Breton est souvent caractérisé par son surréalisme. Dès lors, il est pertinent de s'attarder quelque peu sur sa structure. Comment le récit est-il évoqué et que pouvons-nous dire sur son aspect temporel? Car ce texte surréel suppose la négation des règles que l'on attribuerait initialement au réalisme. Comment Breton a-t-il travaillé son texte afin de lui octroyer cette bivalence entre vie réelle et imaginaire?
La temporalité dans Nadja est très importante, et révélatrice du surréalisme omniprésent dans l’œuvre.
Or, celle-ci n’existe pas vraiment, ou se fait extrêmement discrète. Alors pourquoi une telle importance ? Car le récit se veut totalement désordonné, comme le dit Breton lui-même : « j'en parlerai sans ordre préétabli et selon le caprice de l'heure qui laisse surnager ce qui surnage » (p. 22-24)
Par ailleurs, c’est l’auteur qui définit un point de départ au récit, même si celui-ci ne suit aucune trame temporelle « logique ». C’est un point de départ vers le néant.
Les différents épisodes de sa rencontre avec Nadja sont totalement discontinus, et ne se ressemblent que très peu. Cela n’est justement pas dû au hasard… Même si ce livre est à priori sans aucune structure, le texte quant à lui, fut bien travaillé et mène le lecteur là où Breton veut qu’il aille, c’est-à-dire, nulle part, ou partout…
D’ailleurs, le seul passage qui pourrait être vu comme une structure est le récit des rencontres avec Nadja, écrite sous la forme d’un journal. Mais ceci n’impose nullement un vecteur au livre, mais permet au lecteur de prendre conscience, tout autant que Breton, de l’importance de la recherche de cette âme errante. En effet, cela est à même l'événement le plus important dans la vie de Breton, qui, non seulement recherche Nadja, mais se cherche lui-même.
À ce propos, c’est l’absence même d’une telle logique «temporelle » qui revêt Nadja de son aspect surréel et procure à leurs rencontres ce côté si