Nadja
Sans doute est-il temps que Polaire s’intéresse à la « Prostérité » du « Pape du Surréalisme », André Breton, pour mieux permettre de nous situer en le situant [comme dirait Debord]. « Nadja » est le récit fait par Breton d’une rencontre avec une femme, rencontre que la critique présente habituellement comme étant « supra-poétique ». Ne serait-ce pas plutôt-là le récit d’une prédation cynique ? [Extrait : un chapitre d’un long ouvrage critique à ce jour inédit.]
AndréBreton : Nadja,ou quand l’alter ego féminin de passage et l’œuvre qu’on en fait sont psyché de secours.Nadja d’André Breton ou du petit théâtre pervers d’ André-Lénoa Breton, délinquante textuelle.
« Je prendrai pour point de départ l’hôtel des Grands Hommes, Place du Panthéon, où j’habitais vers 1918, et pour étape le Manoir d’Ango à Varengeville-sur-Mer, où je me trouve en août 1927 toujours le même décidément, le Manoir d’Ango où l’on m’a offert de me tenir, quand je voudrais ne pas être dérangé, dans une cahute masquée artificiellement de broussailles, à la lisière d’un bois, et d’où je pourrais, tout en m’occupant par ailleurs à mon gré, chasser au grand-duc. (Était-il possible qu’il en fût autrement, dès lors que je voulais écrire Nadja ? ) »
(André BRETON, Nadja, p. 24.)
— Question : « une cahute masquée artificiellement de broussailles, à la lisière d’un bois » : est-ce là la métaphore du dispositif d’écriture, de la disposition d’esprit de Breton face au monde et à l’écriture, la métaphore psychanalytique de son belvédère phénoménologique, en somme ?
Seconde question : « une cahute masquée artificiellement de broussailles, à la lisière d’un bois, et d’où je pourrais, tout en m’occupant par ailleurs à mon gré, chasser au grand-duc. (Était-il possible qu’il en fût autrement, dès lors que je voulais écrireNadja ? ) » : Breton serait-il donc fantasmatiquement un oiseau de proie, et, la