Naissance de l'islam
L’Arabie, aux marges des grands empires byzantins et perses sassanides, était partagée en plusieurs ensembles géographiques et politiques. Au sud, l’ « Arabie heureuse » pour reprendre l’expression des auteurs de l’Antiquité, bénéficie des moussons (…). Le reste de l’Arabie, toute entière désertique, était parcourue par des bédouins nomades, dont l’existence, rude et précaire, reposait sur l’élevage des moutons, des chèvres et des chameaux. La religion de ces Arabes païens, un polythéisme, consistait dans la croyance aux esprits (jinns) 1 et dans l’adoration de divinités (dont les plus connues sont al-Lât, al-Uzzâ et Manât, restées mentionnées dans le Coran) auxquelles on sacrifiait des animaux. Mais les valeurs de la tribu, plus que celle de la religion, façonnaient la vie sociale : égalité et solidarité des membres du clan, respect des Anciens, sens de l’honneur et défense du groupe, courage et solidarité. La Mekke, semble avoir acquis une importance particulière au Vème siècle : la tribu des Quraysh2 prit alors le pouvoir, développa le commerce. Elle fit de la Ka’ba un grand sanctuaire où étaient rassemblées les statues de plus de 300 idoles, un lieu de pèlerinage très fréquenté par les tribus. L’Arabie n’ignorait pas les grandes religions du Proche-Orient : la pénétration du judaïsme et du christianisme accompagne les tentatives de pénétration politique des grands empires en Arabie du Sud
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Alain Ducellier et François Micheau, Les Pays d’Islam XVe-XVIe siècle, Édition Hachette, 2000
Né à La Mecque, enfant posthume, orphelin de bonne heure, il avait vécu jusqu’à sa quarantième année la vie d’un commerçant. Il jouissait d’une réputation d’équité et de probité en affaires mais, cela dit, ne se distinguait en rien de ses confrères négociants. Vers l’an 610 de