Nature te culture
III. La nature humaine et la place de l’humain dans la nature
Récapitulons. Le couple de notions nature et culture s'anime de rapports qui semblent parfois conflictuels - ce qui sous-entend que la culture diffère nettement de la nature ; mais par ailleurs on peine souvent à distinguer avec certitude, chez l'individu ou dans un peuple, ce qui relève de la nature et ce qui relève de la culture. En passant à une échelle supérieure, et ultime, d’observation, nous nous trouvons très brutalement confrontés à deux conceptions antagonistes des rapports entre nature et culture. Le conflit entre ces deux manières d’envisager ces rapports atteint son intensité maximale.
1) L’affrontement de la culture contre la nature
Spontanément, dans la pensée occidentale, une distinction philosophique s’opère entre la nature d’une part, la culture d’autre part. En particulier, il semble évident que ce qui varie d’une communauté humaine à l’autre n’est pas naturel à l’humain. Par exemple, la langue : puisque les Anglais parlent anglais, et que les Français parlent français, et que les uns et les autres peuvent apprendre la langue qui n’est pas la leur, il semble évident que ni la langue anglaise ni la langue française ne sont "naturelles" à l’humain ; mais qu'en revanche, puisque à la fois les Anglais et les Français parlent une langue, alors "le langage" (l'aptitude à recourir à un système de signes arbitraires en vue de produire un énoncé sensé) est sans doute naturel. De même chaque droit local (le "droit positif" de chaque pays) manifeste une "aptitude juridique" (un "droit naturel") de l'humain. De même encore pour l'art culinaire de chaque culture, et "la cuisine", naturelle à tous les humains.
La culture, selon ce premier critère, correspond à ce qui relève des pures convenances, des conventions du groupe, de la société locale, par opposition à ce qui résulte de la physique, de la biologie ou, plus généralement, du milieu. La maladie est