Nietzsche et la morale
C’est donc d’abord cette introspection que Nietzsche va commencer par exposer ici, ce retour vers soi-même afin de mieux se connaître et, entre autre, de mieux écouter la voix de sa conscience. C’est pourquoi il commence par opérer une critique de la formule de Socrate. C’est en reprenant cette formule inscrite sur le fronton du temple de Delphes, que Socrate fait de cette connaissance la connaissance la plus essentielle. D’où la formule de Nietzsche : « dans la bouche d’un dieu est adressée au hommes ». Il va alors montrer de manière très ironique en quoi cette introspection est ridicule. Faire de la connaissance de soi une injonction et un idéal repose sur une illusion et une ignorance radicales. En quoi la conscience morale nous montre-t-elle l’aberration de la notion d’introspection ? Parce qu’elle conduit à nous faire croire que nous avons une voix intérieure infaillible qui nous dit ce qui est bien et ce qui est mal. Bien agir consiste alors à écouter cette voix. Or, il y a une confusion entre trois types d’actions. Là où les défenseurs de l’introspection et de la conscience morale ne voient qu’une action : écouter la voix