Nos désirs s'imposent ils à nous ?
Pour Spinoza, le désir est la nature même de l’homme. C’est une pure puissance de l’homme, une dimension fondamentale de son essence, qui ne s’éteint qu’avec la mort. En effet, un désir est un sentiment de souffrance, de gène, causé par le manque de l’objet désiré. Ce manque provoque une force qui nous pousse à mobiliser nos capacités pour pouvoir l’atteindre, afin de ressentir le plaisir et la joie qu’on imagine qu’il nous procurera. Mais le manque ne peut être ressentit, que si le désir s’impose à nous, car on ne peut éprouver une souffrance, une tristesse, sans s’en rendre compte. Quand on ressent un désir, celui-ci s’impose à notre conscience, qui se concentre sur l’objet du manque, et qui cherchera à le satisfaire.
Cependant s’il est vrai que beaucoup de nos désirs sont irrésistibles, peut on dire que nos désirs s’imposent réellement à nous ? En effet, certains désirs sont spontanés et nous n’en comprenons ni les causes, ni les conséquences. Ce qui peut vouloir dire que ces désirs s’imposent à notre conscience en étant irréfléchis. Si de tels désirs, si vagues existent, on peut penser que d’autres désirs, encore moins perceptibles, quasiment inconscients font partie de l’homme, mais que ceux-ci ne s’imposent pas à son esprit. Si des obstacles amènent le rejet de certains désirs, peut-être que ceux-ci ne s’imposeront jamais à notre conscience ? Et que par conséquent, on ne cèdera jamais à eux ? Mais est-il vraiment possible de contrôler nos désirs par la force de notre volonté et de notre raison ? Si l’homme est esclave de ses désirs, comment pourrait-il en être le maitre ? Doit-il se soumettre à eux ? Imposer le pouvoir de sa volonté ? Ou tenter de les refouler ? Le fait de ressentir deux désirs qui s’opposent, peut peut-être les maintenir en dehors de notre conscience ? Ressentir un désir impossible, ou trop difficile à réaliser nous poussera-t-il à ne jamais le réaliser par nos actes ? Mais, si le désir n’était que