Notes sur Maurice Blanchot et l'art
Maurice Blanchot
Maurice Blanchot distingue dans L’Espace littéraire deux moment de l'art :
Le premier est celui où l'art a le rôle d'exprimer l'absolu. Il est la langue des dieux, et participe à la réalisation du monde.
Le second moment est celui où d'autres moyens que l'art, tels que l'histoire des hommes au sein de leur société, expriment plus efficacement l'absolu. Il s'inscrit dans la perspective d'une société que le divin ne régit plus.
A partir de ce second moment, l'urgence de l'action politique et historique devient problématique aux yeux de l'artiste. L'art doit s'inscrire dans les luttes de son temps, comme en témoigne l’œuvre de René Char. L'art est ainsi devenu une activité comme une autre, permettant un bon fonctionnement social. Il est devenu sa propre fin, en abandonnant sa quête de l'absolu. La peinture ne signifie rien en dehors d'elle-même.
Cette perspective d'un nouveau moment de l'art est reliée à la crise de compréhensibilité de l’œuvre. Dans le moment de la culture classique, l’œuvre répondait à une question, et avait un caractère fini. Aujourd'hui, l’œuvre refuse d'être compréhensible.
L’Espace littéraire :
« Il semble que nous apprenions quelque chose sur l'art, quand nous éprouvons ce que voudrait désigner le mot solitude ». Blanchot s'interroge sur le moment où l'home est véritablement seul. L’œuvre (littéraire), est un exemple de cette solitude, dans le sens où elle est toujours seulement, « et rien de plus ».
Or cette solitude de l’œuvre se retranscrit sur l'écrivain. Une fois celle-ci commencée, l'écrivain est condamné à être pour toujours dans son ombre. Mais il est également dans l'ombre du monde. Il parle un langage à part, et n'est plus tout à fait en contact avec la vie, ne la voyant plus que par le filtre de son œuvre.
Blanchot fait une lecture du mythe d'Orphée par rapport à sa vision de l'inspiration artistique. Eurydice représente la nuit, symbole du néant, de l'invisible, d'où tout peut