obsolescence programmée
Dans les premiers dictionnaires mentionnant le mot, l'obsolescence désigne la pression à remplacer un appareil qui marche encore parfaitement, avec un autre ayant plus de fonctionnalités (réfrigérateur sans dégivrage automatique, automobile sans climatisation ni ABS, PC sous DOS ne pouvant accepter Windows…). L'abus de langage a consisté en confusion de l'obsolescence programmée (matériel délibérément conçu pour ne pouvoir évoluer, par exemple limité arbitrairement en mémoire auxiliaire), avec la conception de produits comprenant des fragilités délibérées (condensateurs électrolytiques peu durables, pièces de fatigue non renforcées…). La différence est évidemment ténue, et cet abus de langage est devenu accepté par l'usage. Néanmoins, initialement, l'obsolète est ce qui marche encore très bien, mais qu'on désire changer.
La non-durabilité planifiée est dénoncée de nos jours, notamment par des mouvements écologistes[2],[3] ou en faveur de la décroissance, ainsi que par plusieurs organisations de défense du consommateur[4]. Ces accusations sont selon certains abusives[5]. L'une des premières lois européennes contre la fin de vie programmée (2002) concernait les cartouches d'imprimante équipées de puces interdisant leur réutilisation après remplissage[6], le législateur estimant que cette mesure était contraire à l'intérêt général, notamment en termes de pollution.
L'obsolescence programmée constitue un effet pervers de la société de consommation. Résultant de la tentative par certaines entreprises d'augmenter leur profit, elle comporte un risque réel pour l'image du constructeur (par exemple aux États-Unis les téléviseurs Sony dans les années 1960 ont ainsi acquis une réputation de durabilité qui a alors fait