Packaging
Si le rouge ou le jaune magiques n'existent pas, certaines couleurs influencent nos perceptions. Mais elles changent avec le temps, la mode et la géographie. Comment Philips, Tefal, Fuji et les autres choisissent les «bonnes» couleurs. | L'Entreprise n° 131 | Paru le 09/1996 | ervez le même café dans quatre tasses différentes à un ami non averti : dans la tasse brune, il le trouvera très fort ; dans une bleue, beaucoup plus doux ; dans une rouge, il sera riche et corsé... et il tendra vers le jus de chaussette dans une tasse jaune ! Faites la même expérience avec un yaourt : dans un pot blanc, on le trouvera doux et frais ; il paraîtra plus sucré dans un pot rouge ; enfin, il présentera tous les défauts du yaourt tourné (acidité...) dans un pot noir.
La couleur influence nos perceptions. Elle constitue un élément de différenciation important sur les marchés, où tous les produits ont atteint un bon niveau de qualité et de technologie. Quand la gamme est bien conçue, les modèles colorés - s'ils sont rarement ceux qui se vendent le mieux - entraînent la vente des produits classiques. Les industriels commencent donc à jouer de la palette : Lancia vient de lancer l'Epsilon, disponible en 112 coloris (dont 100 sont réalisés au pistolet sur la ligne servant aux retouches), et les acheteurs de cuisinières Godin peu- vent demander une teinte d'émail sur mesure. Les flux tendus permettent de faire des miracles. Mais attention, l'art des couleurs ne s'improvise pas ; il a ses règles incontournables...
Règle 1
Connaître les codifications implicites
Sur certains marchés, il existe une codification implicite des couleurs des packagings. Exem- ple : le lait entier est rouge, le demi-écrémé bleu et l'écrémé vert. Et un changement de coloration a souvent une portée plus étendue qu'on ne le croit : « Une pomme paraît acide lorsqu'elle est éclairée par une lumière verte et sucrée sous une lumière rouge; tandis qu'une mousse au chocolat prend un