Paludisme
L’agir et le faireDevant la difficulté à faire “passer” un savoir à travers un enseignement frontal, l’agir et le faire sont généralement promus comme une panacée pédagogique. C’est la solution évidente dans laquelle plonge tout béotien qui veut que les “choses” changent dans l’éducation. En fait, cette proposition n’est pas neuve. Depuis quatre cent ans, elle est à la base de toutes les pédagogies dites “actives”.
Montaigne, puis Rousseau, s’étaient déjà faits les chantres de l’action “des mains” pour apprendre. Dans ses Essais (1588), l’humaniste français proposait déjà des pratiques propre à éveiller l’intérêt des enfants, par le goût de l’observation et l’utilisation de jeux. Le philosophe genevois souhaitait que le maître ait une attention toujours en éveil pour offrir à l’élève des activités qui puissent susciter curiosité, réflexion, voire émotion.
Emmanuel Kant, toujours au XVIIIème, théorisera cette idée ; il fera de l’action une des “bases de l’entendement humain”. Un demi siècle plus tard, ce sera l'éclosion d’un ensemble d’écoles de part le monde basées sur ce principe. Duruy à Chicago, Montessori à Rome, Kerschensteiner à Munich, Decroly à Bruxelles expérimenteront cette approche. Et en 1912, John Dewey, philosophe et psychologue américain lancera son mot d’ordre : “learning by doing”, apprendre par l’action, en mettant en avant la spontanéité et l’élan “désiré” de l’élève. Ce que les psychologues Edouard Claparède, Jean Piaget et Henri Wallon confirmeront, expériences à l’appui au cours de ce siècle.
En effet, l’apprendre peut être considéré comme une “suite d’actions intériorisées”, comme le proclame le psychologue genevois. L’enfant apprend en puisant sa dynamique dans des actions. Dès lors, le “c’est en agissant que l’on apprend” deviendra le slogan préféré des différents mouvements d’Education Nouvelle. Et Célestin Freinet fera du “tâtonnement expérimental” un de ses trois principes de sa pédagogie. “Ce n’est que par l’exercice que