Passage à l'âge adulte
L'observation du phénomène d'accession à l'âge adulte, qu'on appelle depuis quelques années la « post-adolescence », montrait au début des années 80 qu'elle se produisait au travers de rites bien définis (diplôme, travail, mariage). Mais l'entrée dans les années 90 fait apparaître une profonde transformation du phénomène : les étapes classiques disparaissent et il est plus difficile aujourd'hui de définir la période d'entrée à l'âge adulte.
Dans une conjoncture de crise économique, les jeunes de 20 ans ont de plus en plus de mal à accéder à un emploi stable (9,6% en 1992 contre 29,5% en 1983) et multiplient les petits-boulots. Ils sont contraints de prolonger leurs études (65,4% en 1992 sont encore scolarisés contre 30,5% en 1983), voire de changer d'orientation, volontairement ou par indécision, le diplôme restant une valeur sûre. Les jeunes tentent ainsi de freiner leur entrée dans le monde professionnel, mais non sans frustration. Le même schéma se reproduit également sur le plan sentimental puisque les jeunes s'engagent plus facilement dans des relations amoureuses multipliant les expériences sexuelles. L'évolution des mœurs et des méthodes contraceptives incitent cette expérimentation avant de former un couple stable (6,3% seulement sont en couple en 1992).
Intrinsèquement, toutes ces mutations provoquent également des changements de comportements chez les parents. Ces derniers cautionnent aisément les errements de leur progéniture dans l'âge post-adolescent en les hébergeant (72% des jeunes sont encore chez leurs parents en 1992), au lieu de les initier à l'âge adulte. La pseudo-indépendance est d'autant plus importante que le niveau socio-économique de la famille est élevé. Les études-parkings, petits boulots et expérimentations sexuelles rendent l'arrivée à la maturité beaucoup plus longue, souvent postérieure à l'arrivée des premiers enfants.
Si la période post-adolescente tend à s'allonger, il devient difficile de