La nouvelle de clezio celui qui n’avait jamais vu la mer
Daniel, « qui aurait bien aimé s’appeler Sindbad », car il est un grand lecteur des Mille et Une nuits, le seul livre qu'il connaisse par cœur, a été abandonné par sa famille qui l’a mis en pension. Il y étouffe, ne parle presque pas, et n'a pas d'amis. On dirait qu'il dort les yeux ouverts. Il a l'air de venir d'ailleurs, « d'une autre race ». L’adolescent est différent de ses camarades de classe qui ne l’intéressent pas. La seule chose qui l’attire, c’est l’aventure, la découverte de la mer à travers le voyage : « Il ne se mêlait pas aux conversations des autres, sauf quand il était question de la mer, ou de voyages » ; ou encore : « Il y avait si longtemps qu'il pensait à toute cette eau, libre, sans frontières. »
Mais, s’il en rêve depuis toujours, il ne l'a jamais vue. Alors, un jour dde novembre, sans rien dire à personne, il a le courage de s’éloigner de sa famille, de ses collègues et de la vie sur terre si monotone et futile. Comme tout enfant, Daniel se laisse facilement convaincre et entraîner par la douce voix de la nature sauvage.
Daniel est émerveillé devant la jolie vue de la mer qu’il rencontre pour la première fois. Il réalise, à ce moment précis, que son rêve de voir la mer s’est enfin réalisé. C’est le bonheur absolu. Il se sent comme envoûté et emballé par cette incroyable force de la nature. Naissent en lui des émotions fortes et indescriptibles comme il n’aurait jamais pu en ressentir...
Tout comme « Sindbad le Marin, […] ce fameux voyageur qui a parcouru toutes les mers que le soleil éclaire », Le Clézio voulait faire de Daniel, son personnage principal, un jeune garçon amoureux de la mer : dès les premières lignes du roman, l’auteur fait du héros un associé inséparable du monde marin qu’il interpelle en disant : « Viens ! Monte jusqu'ici, arrive ! Viens ! », et plus loin : « Il s'appelait Daniel, mais il aurait bien voulu s'appeler Sinbad, parce qu'il avait lu ses aventures