Pastiche Liaisons Dangereuses
Cécile Volange à Sophie Carnay
Ma chère amie, je suis bien troublée. Quand la cause de mon trouble te sera révélée, tu n'en croiras rien. L'amour... ce mystère dont nous avons souvent parler ensemble n'a plus de secret pour moi. En effet à présent je suis une femme. Oh ! Ma chère Sophie, cette nuit, un homme...
J'imagine bien ton désir de connaître les détails de ma nuit de découverte. Ce vicomte dont je t'ai parler dans mes lettres précédentes, cet homme a la réputation peu flatteuse, qui pourtant me paraissait bien serviable tant il m'aidait avec mon cher Danceny. Cet homme est venu dans ma chambre cette nuit. Il a tenté de m'embrasser – et crois bien que je me suis défendue ! - puis m'a menacé quand j'ai essayer d'appeler à l'aide. D'après lui, il n'aurait aucun mal à rejeter la faute sur moi, ce qui est vrai, après tout c'est moi qui lui ai confié la clé de ma chambre. Ma chère Sophie, j'étais bien désespérée. «Un baiser» ne cessait-il de quémander. M'assurant qu'il s'en irait ensuite, je finis pas céder et lui en donnait un. Ce baiser me troubla de façon inattendue. Mais crois bien qu'il ne s'en alla point après, non... Ce qu'il fît par la suite... Je criais de frayeur, puis de douleur, et enfin de bonheur... Oui, de bonheur ! Jamais je n'éprouvai un tel plaisir, pas même lors de nos jeux plus ou moins innocents quand j'étais encore au couvent. Ses caresses dissipaient toutes pensées de protestation avant qu'elles ne puissent franchir mes lèvres, qu'il s'empressait d'occuper. Je ne puis te raconter le reste, je ne le supporterais pas. En tout cas, me voilà bien savante, mais pas assez : Il a je l'avoue, sans difficulté, obtenu de moi la promesse de le laisser revenir ce soir et en vérité je ne suis déjà qu'attente.
Ta Cécile qui t'aime toujours autant.
Du Château de... ce 1er octobre 17**.