Pauline alexandre dumas
Celui-ci s’ouvre sur un jeu narratif travaillant l’effet de réel : un personnage-narrateur du nom d’Alexandre Dumas nous raconte d’intrigantes rencontres. Lors de son voyage en Suisse, il croise à diverses reprises son ami Alfred de Nerval (l’effet de réel en même temps que la désignation de la fiction, par ce prénom modifié, se prolonge) accompagné d’une femme jeune, à l’air si souffrant, passant comme un fantôme, se dissimulant toujours. C’est Pauline. Le roman se construit alors comme une suite d’énigmes, posées et résolues au fur et à mesure, mais l’énigme initiale ne trouvera sa pleine résolution que dans les dernières lignes.
Ce roman est une invitation à un voyage que certains trouveront désuet voire irritant : c’est un roman du romantisme, un roman où les gens pleurent, s’écrient contre le sort injuste et le poids de la fatalité, un roman où l’amour s’accompagne toujours d’un voile noir. Dépassez les premières pages, allez plus loin dans ce livre qui se feuillète comme on éfeuille, comme on dépèce délicatement, avec empressement parfois un fruit qui nous cache encore sa saveur. Car c’est dans la parole la plus en creux, celle de Pauline et, encore plus au coeur, celle de Horace, ce héros fatal, mortifère, que se trouvent les passages les plus émouvants, là où l’écriture à la fois concise et manipulatrice