Petite histoire du roman français
Alors que la poésie, le théâtre (tragédies au 5ème siècle avant JC en Grèce) ou l’épopée (celles d’Homère datent du 8ème siècle avant JC) ont été théorisés dans l’antiquité, le roman, lui, n’a fait son apparition que beaucoup plus tard. C’est le genre littéraire le plus moderne.
Comme il n’a pas été théorisé dans l’antiquité, il ne possède pas de lois préétablies. Le roman invente ses propres règles et marche à l’erreur : c’est un genre expérimental qui ne cesse d’évoluer et de se remettre en question.
Au départ, le mot roman désigne une langue. Il s’agit d’une langue vulgaire, utilisée seulement pour la communication orale : la langue officielle, scientifique ou littéraire, c’est le latin. Le roman ne devient langue officielle qu’en 1539, par l’Edit de Villers-Cotterêts de François 1er.
Le roman est donc une forme jeune qui emploie une langue jeune. De ce fait, il a du mal à trouver une crédibilité littéraire.
En France, on commence à écrire en roman au 12ème siècle. Il s’agit d’abord de traductions de textes latins, puis de véritables créations.
1) 12ème siècle : le roman en vers
Il s’agit d’un roman très proche de l’épopée et qui prend pour modèle le grec Homère (L’Iliade, L’Odyssée) et le latin Virgile (L’Enéide). On utilise la matière antique. On s’appuie sur des légendes mythologiques, sur le motif des armes et des héros. ➢ Le roman d’Alexandre (≈1150)
On voit s’inventer une nouvelle matière : la matière de France. Si l’écriture est toujours en vers, on puise dans l’histoire de France pour trouver des héros. Cela prend souvent une dimension un peu chrétienne. ➢ La Chanson de Roland
Le roman se rapproche de l’ici et du maintenant du lecteur (c’est une de ses caractéristiques).
2) 13ème au 15ème siècle : le roman en prose
On trouve déjà l’idée, avec l’écriture en prose, que le roman doit toucher le public le plus large possible (mais c’est aussi un inconvénient : en s’éloignant du style