Peut-on dire de Lorenzaccio qu’il est un personnage d’action ?

Le théâtre romantique désigne un courant théâtral né au début du XIXe siècle en opposition aux principes de la tragédie classique, et caractérisés par des héros romantiques très spécifiques au genre. Un exemple de drame romantique, Lorenzaccio, publié par Musset en 1834, est composé de cinq actes en prose. L’action se déroule à Florence au XVième siècle, et met en scène Lorenzo de Médicis. Peut-on affirmer que Lorenzo est un personnage d’action ? Nous verrons d’abord les entraves à l’action, avec l’importance de la méditation chez le personnage et la présence d’actions secondaires, puis la tentative d’action et son échec, caractérisé par la difficulté à agir de Lorenzo, qui est un homme de l’échec.
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I. Les entraves à l’action

A. Un personnage plus apte à méditer qu’à agir

1. L’importance de la parole pour Lorenzo

Pour Lorenzo, la parole a plusieurs fonctions qui ont toutes leurs importances. Tout d’abord, Lorenzo distingue sa parole et celle de son entourage, qui n’ont ni la même fonction, ni la même portée. Les paroles de son entourage sont le plus généralement évoquées par Lorenzo comme du « bavardage humain» (III, 3 et IV, 9) ce qui signifie des mots sans importance, irréfléchis, stupides : « ceux qui tournent autour de moi avec des yeux louches […] pourront satisfaire leur gosier et vider leur sac à paroles. » (III, 3). Lorenzo accuse la société dans laquelle il vit de trop parler pour ne rien dire, et ainsi souligne la profonde inutilité des paroles : « Ô bavardage humain ! ô grand tueur de corps morts ! grand défonceur de portes ouvertes ! ô hommes sans bras » (IV, 9). Au contraire, les mots et les paroles de Lorenzo ne servent pas uniquement à communiquer une information à un autre personnage, mais aussi et surtout à établir un fait et le rendre plus réel aux yeux de Lorenzo et du spectateur. Par exemple, les longues tirades de Lorenzo à Philippe peuvent être assimilées à un