Peut-on dire du travail qu'il fait violence à la nature humaine?
L’homme est un animal qui travaille, en effet il transforme la nature afin de lui donner un aspect utile à la satisfaction de ces besoins. Cette transformation suppose l’invention d’un savoir faire et d’outils. Le travail renvoie donc à la sphère de la nécessité vitale et c’est pourquoi il est vu de manière assez négative par un bon nombre de gens qui s’en passerais volontiers, mais le travail répond également a un besoin spirituel, en façonnant la nature, en lui donnant une forme issu de son imagination, l’homme prend conscience de lui-même et de ses capacités a travers son activité pratique. Il semble donc que le travail soit bénéfique à la nature humaine. Mais dans certaines conditions, le travail se déshumanise, et est le siége d’une atteinte à l’humanité de l’homme. Ainsi dans quelles conditions peut-on dire du travail qu’il ne respecte pas la nature humaine ? Dans un premier temps nous verrons que malgré le fait que l’opinion commune accorde une notion péjorative au travail, la pensée philosophique montre que ce dernier permet à l’homme de prendre conscience de lui et de ses facultés puis nous verrons que les bienfaits du travail ont leurs limites.
Le travail est assimilé, par l’opinion commune, à l’idée d’une contrainte pénible, fatigante, et inévitable puisqu’il renvoie aux besoins biologiques de l’homme, mais les philosophes ont une toute autre vision du travail. En effet, la philosophie en se penchant sur la nature originelle du travail constate que celui-ci est l’expression de la liberté humaine, qui permet à l’homme de se libérer des servitudes de la nature et de se différencier de l’animal. Partons de l’étymologie latine du travail, « travail » vient de tripalium qui désigne un instrument de torture à trois pieux, servant à maintenir les chevaux récalcitrants lors de leur ferrage. Dés son origine, le terme donne donc l’idée d’un assujettissement pénible, d’une