Peut-on douter de tout
Peut-on douter de tout ?
De Socrate à Descartes, en passant par les sceptiques, le doute à souvent été le point de départ de la réflexion philosophique. D'après les sceptiques, le doute est une attitude de suspens : on dit que, étant donné la nature précaire de l'homme, on ne peut rien affirmer avec certitude, mais qu'on doit au contraire douter de tout. Le doute serait donc un remède aux affirmations humaines jugées trop strictes par les philosophes. Mais si le doute nous est présenté comme attitude philosophique par excellence, est-il praticable en toute occasion ? Pouvons-nous douter à tout instant, dans tous les cas de figures ? Peut-on douter de tout ? Cette question entraîne un doute quant à la valeur même du doute. Elle semble en effet présupposer qu'il est peut-être exagéré de douter de tout. Le doute, du latin dubitare, est une incertitude sur l'existence, la vérité ou la fausseté d'une idée ou d'une chose. Il consiste donc à avoir conscience de son ignorance. Il s'agit ici de savoir si on peut douter de tout, et plus précisément de la possibilité logique du doute à toute épreuve. Si ce n'est pas impossible, ce sera au moins difficile. Est-il rationnellement possible de douter de tout, ou y a-t-il des choses ou faits indubitables ?
Le doute permet en fait le progrès de l'humanité, à la fois au sens moral mais aussi au sens historique, scientifique … Car douter n'est rien d'autre que faire preuve d'esprit critique. Mais peut-on pour autant douter réellement de tout ? N'y a-t-il rien de fondé en ce monde ? N'y a-t-il pas pourtant des connaissances dont il est rationnellement impossible de douter ? N'y a-t-il en fait aucune connaissance indubitable ? Pour Socrate, douter de tout, ne rien considérer comme acquis, est un devoir pour l'homme. Il va de soi que l'homme peut douter de tout, à la fois au sens de la capacité mais aussi au sens de droit. La plupart de nos convictions nous viennent de nos sens. C'est sans doute la plus