Peut-on parler de conscience de soi?
Peut-on parler de connaissance de soi ? Commencez par vous demander pourquoi on vous pose la question afin de déterminer le problème du sujet. On parle souvent de la nécessité de se connaître et on critique par la même occasion celui qui ne se connaît pas. On considère qu’il faut se connaître pour se changer, pour corriger ses erreurs, pour savoir ce qu’on est capable de faire…Dans tous ces sens, la connaissance de soi apparaît comme un moyen. Mais vous pouvez également penser à la formule que Socrate reprend et qui était inscrite au fronton du temple de Delphes : « Connaistoi toi-même » et qu prend la forme d’un impératif. Vous trouverez une explication de cette formule au bas de cette réponse. Notez alors que Socrate ne fait pas de la connaissance de soi un moyen mais une fin, un but. Ces différentes remarques tendent à nous faire penser que sous des formes différentes on peut se connaître. La réponse à la question semble donc au premier abord évidente. Toutefois, si on parle ainsi de connaissance de soi, est-il vraiment possible de se connaître. En effet, on peut en parler, cela est possible, mais cela est-il légitime ? Il va donc falloir se demander si la notion de connaissance de soi a vraiment un sens. Ici, vous pouvez penser à la formule de Kant dans la Critique de la raison pure lorsqu’il dit que « nous ne connaissons des choses que ce que nous y mettons nous-mêmes ». De même il montrera que l’âme est inconnaissable. Sur ce point, reportez-vous également aux citations indiquées plus bas. La question devient alors : comment peut-on se connaître ? Par l’introspection ? En connaissant son caractère ? Pourtant, ne peut-on pas constater qu’on change avec le temps ? On peut, en effet, se demander ce qu’il y a de commun entre ce que j’étais il y a 15 ans et moi maintenant. La prise en compte du temps ne conduit-elle pas à montrer que l’idée d’un moi stable et connaissable est une fiction ? Ici vous pouvez vous reporter aux analyses de Hume indiquées