Peut-on vouloir le mal ?
Peut-on vouloir le mal ?
Problématique proposée : alors que sa nature et les codes sociaux de la communauté semblent s’y opposer, un individu peut-il consciemment les dépasser en faisant le mal ?
I. Une volonté a priori contre-nature (la volonté de faire le mal apparaît a priori comme (un désir) contre-nature) A. Un univers accordé à l’ordre et à la justice (chez Rousseau, la création et la nature – étant le reflet de la nature de Dieu - ne peuvent être, dans leur totalité, que bonnes (voir p. 86, paragraphe 2 : « Obéissons à la nature, nous connaîtrons avec quelle douceur elle règne », ou aussi p. 65, paragraphe 3 ; dans la pièce de Shakespeare, les éléments s’accordent à l’ordre légitime qui doit régner sur l’univers : l’obscurité qui règne dans la plus grande partie de la pièce est le signe que Macbeth n’aurait pas dû assassiner Duncan, mais aussi que sa faute appelle une réparation, un renversement : on ne peut souhaiter un tel ordre du monde, voilà le message métaphysique et politique de la pièce) B. L’attrait du bien (Rousseau, là encore, nous dit par l’intermédiaire du VS que l’homme lui-même est naturellement attiré par le bien : « quel spectacle nous flatte le plus, celui des tourments ou du bonheur d’autrui ? », haut de la p. 85 ; de la même façon, le Contre, dans Les Âmes fortes, suggère que la première réaction face à l’expression de la bonté, c’est de la souhaiter, de la désirer. Ainsi du portrait de Mme Numance, p.145 : « Vous savez ce que nous disons quand quelqu’un est gentil, aimable, complaisant, serviable, bon, beau, agréable, qu’il a toutes les qualités ? Nous disons ici : « On le voudrait tout. » Eh bien, c’était exactement ça. On la voulait toute ».) C. Le poids des interdits sociaux et culturels (par ailleurs, la difficulté pour l’individu à vouloir le mal est aussi liée à l’ensemble des instances externes qui pèsent sur sa volonté. Ainsi de la présence