Pharmacologie des recepteurs adrenergiques et dopaminergiques. implications therapeutiques actuelles
A. Berdeaux *, A. Edouard** - Services de Pharmacologie* et d'AnesthésieRéanimation**, Centre Hospitalier de Bicêtre, 94275 Le Kremlin Bicêtre Cedex, France.
INTRODUCTION La traditionnelle classification fonctionnelle des récepteurs adrénergiques en deux sous-types α et β-adrénergiques selon Ahlquist [1] et la distinction de deux sous-types de récepteurs β1- et β2-adrénergiques selon Lands [2] a su résister à l'assaut du temps et des techniques de la pharmacologie moléculaire. Il en va de même pour les récepteurs dopaminergiques périphériques habituellement subdivisés en récepteurs DA 1 et DA2 [3]. Ces nomenclatures sont probablement éternelles car elles reposent sur l'observation d'effets pharmacologiques indiscutables (tachycardie, vasoconstriction, augmentation de la diurèse par exemple) liés à l'interaction entre un ligand et un récepteur. Bien que fréquemment réalisée chez des sujets sains, cette observation est utile pour le raisonnement thérapeutique. En revanche, la pharmacologie moléculaire nous a permis de comprendre comment ces
MAPAR 1997 récepteurs pouvaient intéragir entre eux (mécanismes dits de cross-talk) et comment leur dynamique était régulée dans différents états physiopathologiques. Le premier objectif de cet exposé est de préciser la pharmacologie des récepteurs adrénergiques et dopaminergiques à l’état normal, et leur évolution au cours de certaines situations pathologiques. Les caractéristiques des principaux médicaments utilisables en pratique clinique seront ensuite rappelées avant de schématiser leur modalité d’utilisation dans une pathologie particulière : le choc septique. 1. PHYSIOLOGIE DES RECEPTEURS ADRENERGIQUES ET DOPAMINERGIQUES 1.1. RECEPTEURS ADRENERGIQUES PERIPHERIQUES 1.1.1. RECEPTEURS ADRENERGIQUES MYOCARDIQUES Contrairement à la classification de Lands [2], les deux sous-types de récepteurs β1- et β2-adrénergiques