La liberté

Etre libre, est-ce faire ce que l'on veut ?

On pourra, par exemple, partir de l’opinion commune qui dit qu’être libre, c’est faire ce que l’on veut, c’est-à- dire être débarrassé de toute contrainte.

Les contradictions auxquelles on aboutit (si chacun suivait ses désirs sans tenir compte d’autrui, alors…) montreront qu’il faut des contraintes pour permettre à chacun de réaliser sa liberté, et la nécessité de l’existence de lois. Comment doivent être établies ces lois pour que l’on n’aboutisse pas à l’oppression des citoyens ? On en arrive à l’idée que la liberté de l’individu ne consiste pas à céder à ses désirs, mais implique d’obéir à la loi morale rationnelle qui est en soi (" voix " de la conscience), en développant l’autonomie de la volonté. On est alors par soi-même la cause de ses actes, sans être l’effet d’aucune cause extérieure à nous : la liberté est l’absence de contrainte arbitraire, mais non l’absence d’obligation. La liberté des uns comme limite de celle des autres : c'est séduisant, mais n'est-ce pas une vision égoïste, individualiste de la liberté ?

C'est le propos de la critique des droits de l'homme par Marx. La liberté des uns est au moins autant la condition que la limite de la liberté des autres. Le sujet demande de juger une définition spontanée de la liberté : faire ce que l'on veut. On peut confronter des exemples pour lesquels on parlerait de liberté, et pour lesquels on dirait : " il a fait ce qu'il voulait ". Est-ce toujours dans le même cas ? Et quand bien même il y aurait équivalence à première vue, ne peut-on mettre en crise cette idée " faire ce que l'on veut " ? S'agit-il de croire faire ce que l'on veut ou de le faire réellement, et uniquement parce qu'on le veut ? Quand un homme vit selon un pur arbitraire, est-il vraiment libre ou soumis à ses passions (voir l’analyse de Platon sur ce point dans Gorgias) ?

Être vraiment libre, n'est-ce pas plutôt déterminer ses volontés selon le Bien, et non leur obéir