Philo
« Prends bien soin de toi ! ». Bien souvent, sans en avoir toujours conscience, en utilisant cette expression dans la vie quotidienne, nous faisons référence à un conseil qui va plus loin que l’attention à porter à la santé physique d’un individu.
En effet, dans la tradition philosophique, le soin ne se limite pas à cette dimension corporelle, mais renvoie d’abord à une dimension intellectuelle et spirituelle. Par ailleurs, le « soi » met le sujet au cœur de cette attention : il s’agit d’une action du sujet sur lui-même et plus précisément sur son âme. Mais dans quel but porter attention à son âme et comment le faire ? Est-ce par pur égoïsme voire égocentrisme ? Ou s’agit-il seulement d’une étape permettant – ce travail terminé - de se tourner vers autrui? Mais dans quel but ? Finalement, est-ce à condition de prendre soi de son âme qu’on peut mener une vie morale et heureuse ?
L’éducation peut s’envisager traditionnellement sous deux aspects principaux : d’une part l’acquisition de connaissances intellectuelles, et d’autre part l’acquisition de connaissances pratiques et spirituelles qui forment une « école de la vie ». Cet ensemble doit permettre à l’individu de sortir de sa condition « d’homme nu » pour reprendre l’image utilisée par Platon dans le dialogue du Protagoras afin de passer à celui de sujet.
Les connaissances intellectuelles permettent à l’individu de se construire un bagage culturel lui permettant de mieux comprendre le monde dans lequel il vit. Depuis l’Antiquité (les sophistes ou encore le Lycée d’Aristote) jusqu’à l’école publique de la République (loi Jules Ferry), les sociétés ont mis en place des institutions dont l’objet est la formation des individus à l’aide d’enseignements aussi divers que les langues, la physique ou les mathématiques.
Au-delà de cet enseignement intellectuel, les sociétés ont également développé des enseignements appliqués qui viennent le compléter. Ils