Philosopher, est ce une perte de temps ?
Étant un être fini, l’être humain se voit contraint de planifier le peu de temps qu’il a avec soin. D’où la nécessité pour lui d’éviter de s’adonner à des activités qui n’ont aucune ou peu de valeur. Or, dans le cas de l’activité philosophique, il semble que l’on soit devant une impasse : certains prétendent qu’une vie sans examen ne vaut pas la peine d’être vécue, et même, qu’elle doit faire partie de toute éducation jugée adéquate, alors que d’autres n’y voient qu’une perte de temps. Qu’en est-il? Nous établirons, dans ce texte, que philosopher n’est pas une perte de temps. Pour ce faire, nous présenterons, tout d’abord, un argument à l’appui de la position qui veut que la philosophie soit une activité insignifiante. Puis, nous présenterons un argument démontrant la vérité de notre thèse. Enfin, nous montrerons la faille contenue dans l’argument de nos adversaires et nous solidifierons notre propre thèse à l’aide de considérations ultérieures.
La philosophie pourrait se révéler inutile aux yeux de plusieurs parce qu’elle n’a pas vraiment d’impact immédiat et visible, et qu’elle sème le doute dans l’esprit des gens, parce qu’elle peut difficilement répondre avec certitude à des questions, tant les réponses sont personnelles. Elle ne peut fonder son jugement sur des faits, mais plutôt sur sa propre réflexion. La science, quant à elle, peut plus facilement démontrer son utilité, parce que ses progrès sont quantifiables et concrets. Elle améliore le réel avec des inventions et des découvertes. Certains croient même à la théorie du scientisme, qui affirme que seul le savoir scientifique est valable et que la science peut répondre à toutes les questions. Par conséquent, les disciplines autres que la science n’ont pas de raison d’être puisque la science peut répondre à tout. De plus en plus les sciences progressent, de moins en moins la philosophie peut répondre à des questions. Il existe plusieurs questions