places et fonction des didascalies
La didascalie initiale de Lorenzaccio surprend par sa longueur. Cette liste des personnages n’offre pas moins d’une quarantaine de noms très divers mais tous ont une consonance italienne. Nous remarquons en outre que Musset a préféré ranger ses personnages selon le rang qu’ils occupent dans la hiérarchie sociale. Ainsi, la liste qui s’ouvre par la mention d’Alexandre de Médicis, " duc de Florence ", immédiatement suivie des noms de Lorenzo de Médicis et de Côme de Médicis " ses cousins ", s’achève par l’énumération de personnages subalternes : un orfèvre, un marchand, deux précepteurs, etc. Il n’est pas inintéressant de remarquer que ces derniers sont juste précédés de la liste des personnages féminins de la pièce, simple reflet d’une société dans laquelle la femme n’est pas considérée comme l’égale de l’homme. Nous remarquons en outre que les personnages sont regroupés par famille, cela laisse augurer de possibles rivalités. Nous constatons également que par la diversité de leur condition et de leur état, ces personnages constituent un microcosme qui est en quelque sorte la reproduction de la société florentine. Le pouvoir est aux mains d’un seul : Alexandre, mais il existe une opposition politique puisque Musset mentionne la présence sur scène de " seigneurs républicains " ; par ailleurs la mention de Roberto Corsini, " provéditeur de la forteresse " et celle d’ " un officier allemand " rappelle une situation historique précise : pour protéger l’autorité d’Alexandre, Charles Quint a imposé à ce dernier des troupes étrangères. Le passé artistique prestigieux de Florence n’est pas oublié, le personnage de Tebaldeo, " peintre ", en témoigne. A ces constatations il convient d’ajouter une dernière observation : beaucoup de personnages ont un lien de parenté avec Lorenzo, héros éponyme de la pièce. Il est aisé d’en déduire que le personnage principal dans cette pièce n’est ni celui qui détient le pouvoir ,