Depuis plusieurs années, le thème de la crise de la représentation politique est récurrent dans nos sociétés. Plusieurs points sont soulignés, comme la baisse du taux de participation lors des élections, la perte de confiance dans le personnel politique, ou encore la perception d'une moindre efficacité de l'action politique. La représentation est critiqué par des citoyens qui se sentent de moins en moins compris par leurs dirigeants. Selon Pierre Rosanvallon, les citoyens expriment des besoins, mais l'univers de la généralité démocratique exprimé dans les États modernes fait que ses besoins peinent à être entendu. En effet, alors que la démocratie moderne s'est construite sur la base d'une unité du peuple, le fait minoritaire devient essentiel dans une bonne représentation. On se demande ici si un élu représente ses électeurs ou non. Notre système politique est la démocratie représentative, ce qui suppose que les électeurs - citoyens inscrits sur les listes électorales - désignent leurs représentants par le vote. Le représentant est donc un élu, ce qui lui confère de parler aux noms d'autres individus. Il exprime, à leur place, une volonté qui sera réputée être aussi la leur. Ce ne sont pas les citoyens qui gouvernent, mais leurs représentants. Le régime représentatif est apparu historiquement dans le cadre de souveraineté nationale. Cette notion apparaît aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle avec John Locke et Montesquieu, qui introduisirent le principe de séparation des pouvoirs, principe conduisant à la création des systèmes de représentation. Dans une démocratie, la souveraineté nationale est détenue par le peuple constitué en un corps politique appelé nation qui a pour unique fonction l'exercice de la souveraineté. La taille des États modernes fait qu'il est impossible que tous les individus composant la nation parlent et agissent au nom de tous. C'est pourquoi des processus de délégation du pouvoir de décision collective ont été crées. Les représentants