Plume latraverse
Un pur ignorant à paroles poignantes ou un homme songé caché derrière des mots à lourde ambiguïté, peu importe la définition choisie, Plume Latraverse est tout un personnage. De bête de scène à auteur à ses heures, mais surtout parolier respecté, il saura épater le Québec tout au long de sa carrière. Les souverainistes engagés l'adoptent dès son arrivée et les amateurs de bière boivent en sa compagnie sonore. Différent et rafraîchissant, il est un peu le George Brassens du Québec.
Michel Latraverse, de son vrai nom, est né le 11 mai 1946 à Montréal. Déjà à l'âge du baccalauréat, il est un étudiant réfractaire à la tête bouillonnante d'idées. Il joue beaucoup mieux de la guitare qu'il écoute dans ses cours. Il a la plume facile et les doigts surchauffés de mélodies protestataires. Contre le régime capitaliste de l'époque, Plume se dit de gauche et maudit tous les riches à craquer. Il aime se rendre à Percé, dans la région de la Gaspésie. Beaucoup de jeunes comme lui s'y rendent pour s'inspirer des paysages et de l'ambiance poétique qui y règne. Ce dernier y fait la rencontre de Pierre Landry et de Pierre Léger. Tous les trois forment un groupe, La Sainte-Trinité, et donnent quelques spectacles à l'école ou dans de petites salles. Ils sortent un album, mais tombent dans le piège de l'industrie et connaissent un énorme échec.
Ce n'est qu'en 1974 qu'il connait enfin un succès solo avec «Plume Pou Ding.» Ses idées sur la société d'aujourd'hui y sont chantées en caractère gras. Plus sa carrière avance, plus il laisse place à un sens de l'humour cynique et absurde, mais toujours avec en arrière plan des propos contestataires. Plume sort ensuite l'album qui comprend probablement son plus grand succès commercial «Bobépine.» Il accumule les réussites, c'est maintenant un grand de la chanson québécoise. Il offre par la suite plus d'une trentaine d'albums. Son dernier, «Plumonymes», sort en 2008. Les critiques sont cassantes, on lui