Poesie lyrique
Introduction
Amorce : la poésie lyrique se nourrit de thèmes récurrents, notamment : – les rapports de l’homme, et plus spécialement du poète, avec l’écoulement du temps qui mène à l’angoisse et à la mort ; – les moyens d’y résister, de s’y soustraire. Texte et thèmes : Jaccottet, après Baudelaire dans « Recueillement », rassemble dans son sonnet « Sois tranquille, cela viendra… » écrit en 1954, soit presque quatre-vingt-dix ans plus tard, les trois sujets récurrents de la poésie lyrique : mort, amour et poésie. Annonce des axes : il s’agit d’un sonnet lyrique qui remplit la fonction traditionnelle de la poésie : faire partager ses sentiments, méditer sur la vie et la mort… mais qui, au-delà, propose une réflexion sur le rôle de l’écriture, de la poésie, et, encore plus profondément, sur la réécriture.
I. Un sonnet lyrique qui s’inscrit dans la tradition poétique
1. Une énonciation de la confidence, mais ambiguë
• Méditation sous forme d’adresse : présence dès le 1er vers de l’interlocuteur sous la forme de la 2e personne du singulier « tu » et du mode impératif. • Mais incertitude sur l’identité de cet interlocuteur mystérieux : le poète s’adresse-t-il : – à lui-même : le « tu » est un déguisement (Maulpoix) du « je » de la poésie lyrique, qu’il remplace, et il y a donc dédoublement du poète ? www.annabac.com © H A T I E R 2010
– à un autre ? mais qui ? – ou les deux ? En tout cas, le « tu » est créateur d’intimité. – Cependant, étrangeté de « vos [quatre bras] » et de « vous deux » (v. 12), au lieu de « nos » et « nous deux » : le poète semble, un court instant, voir ces « deux » (le couple) du dehors, comme s’il n’en faisait pas partie. – En fin de poème (v. 14), retour du « tu » initial (v. 1) : le poème se referme sur lui-même → un espace littéraire clos, intime. • Une confidence rapide : brièveté du sonnet (forme