Politique conjoncturelle
L’union économique mais aussi monétaire nécessite une plus grande coordination des politiques économiques nationales des pays de la zone euro, au détriment de leur autonomie.
1. La politique budgétaire
a. Les principes de la politique budgétaire
Pour les économistes keynésiens, un déficit budgétaire est nécessaire en période de ralentissement économique. Les entreprises anticipent une demande faible et n’investissent pas. C’est à l’État de relancer la croissance en faisant des investissements publics qui auront un effet multiplicateur sur les revenus et la consommation. Cette politique fut menée pendant les Trente Glorieuses, apportant une forte croissance mais aussi un endettement important de l’État.
Pour les libéraux, cette politique est dangereuse car l’État, en s’endettant, draine une partie des ressources monétaires du crédit, ce qui a pour conséquence de faire augmenter les taux d’intérêts. Cette augmentation empêche les entreprises privées d’investir à leur tour, faisant entrer l’économie dans un cercle vicieux de sous-endettement privé (effet d’éviction par la dette publique).
b. Les contraintes européennes
Tous les pays souhaitant adopter l’euro ont ratifié le traité de Maastricht en 1992 qui prévoyait la mise en place de la monnaie unique. Adopter une monnaie commune nécessite de mener des politiques économiques concertées pour que tous les pays puissent être dans une situation comparable. Dans le cas contraire, l’adoption d’une mesure de politique économique commune risquerait de déstabiliser certains pays et créer des déséquilibres néfastes à la survie de l’euro.
Des critères de convergence ont ainsi été choisis pour que les pays souhaitant adopter l’euro puissent le faire en toute sécurité. Ces critères concernaient en partie la politique budgétaire des États.
Il a été décidé que :
- le déficit budgétaire ne pouvait pas excéder 3% du PIB (Produit intérieur brut) ;
- la dette