Portrait d'alissa dans la porte étroite d'andré gide

3018 mots 13 pages
Le personnage de la jeune fille : Alissa dans La porte étroite

« Une servante entra, qui apportait la lampe ». La dernière phrase de La Porte étroite vaut son pesant de symbolisme christique : après le sacrifice et la mort d’Alissa, la lumière réapparaît et repose une dernière fois la question essentielle pour le critique comme pour le lecteur : la piété fanatique de cette jeune fille est-elle absurde ? Ce moralisme chrétien est-il allé « trop loin » en transformant l’idylle en tragédie? L’auteur condamne-t-il le personnage en affirmant : « La Porte étroite est la critique d'une certaine tendance mystique »?

André Gide ne se souciera pas d’y apporter une réponse, mais maintiendra l’esprit de la préface à L’Immoraliste : « bien poser un problème n'est pas le supposer d'avance résolu ». La célèbre remarque du Journal du 7 février 1912 où Gide se demande : « Qui donc persuaderai-je que ce livre est jumeau de L'lmmoraliste et que les deux sujets ont grandi concurremment dans mon esprit, l'excès de l'un trouvant dans l'excès de l'autre une permission secrète et tous deux se maintenant en équilibre », ne fait qu’appuyer le mystère de l’héroïne de La Porte étroite. Nous nous contenterons dés lors d’emprunter à l’article de Peter Fawcett cette phrase à laquelle nous n’avons rien à ajouter : « Loin de nous autoriser à opposer Michel à Alissa et à les condamner tous les deux, les paroles de Gide devraient plutôt nous rappeler à l'esprit l'équilibre personnel qu'il a lui-même recherché toute sa vie entre des tendances contradictoires. » Une seule certitude demeure : il ne reste plus grand-chose de strictement féminin chez Alissa, cette jeune fille étant dés le départ le pendant du héros étrangement surnaturel qu’est l’immoraliste. Si elle est encore un peu femme, elle ressemble plus aux jeunes vierges merveilleuses des vieux contes qui domptent les dragons par l’éclat de leur pureté. Sainte ou folle, elle dépasse sa condition de femme et restera plutôt dans l’esprit du

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