La seconde année dans l'enseignement secondaire au Luxembourg est une année académique décisive pour l'étudiant. En effet, ce dernier a la possibilité de choisir entre l'étude de la langue anglaise ou le latin, la langue classique par excellence. Je peux certes parler pour la majorité des étudiants que l'étude latine n'est pas une branche bien accueillie et même méprisée par certains entre nous. Alors que l'anglais, le français ou l'italien riment avec modernité, divertissement, richesse et beauté, le latin est plutôt synonyme d'ennui, de difficultés, de vieillesse, bref des clichés et des préjugés qui sont encore bien présents à nos jours. Considéré comme une langue morte, le latin semble perdre son usage et même sa valeur. Néanmoins, nous en tant que «citoyens modernes» ne sommes même pas conscients du fait que nous utilisons le latin quotidiennement: que ce soit dans nos lectures littéraires, dans nos études scientifiques ou même dans notre langage parlé, le latin est une langue omniprésente qui nous persécute. Et c'est ainsi qu'affirment certains historiens du monde romain comme John Scheid, professeur au Collège de France: lingua latina vivas est ! La conférence de Monsieur Scheid nous révèle la réponse à une question que nous nous sommes déjà tous posée: pourquoi étudier le monde antique et plus précisément le latin?Voyons donc de plus près les raisons qui font du latin apparemment enterré, une langue digne d'être étudiée et appliquée.

Tout d'abord, John Scheid met l'accent sur le niveau linguistique du latin qui est source de capacité d'analyse et de synthèse. Certainement apprendre une langue qui ne se pratique presque plus, représente un défi linguistique pour l'étudiant. Confronté à des mots dont la prononciation apparaît étrange et dont l'ordre syntaxique semble à première vue créer plus de confusion que de clarté, l'élève est débordé face au premier contact avec une langue ancienne. Se pose alors la question suivante: pourquoi apprendre une «langue