Lecture analytique 1

Louise Labé-Je vis, je meurs

Louise Labé, femme poète du XVIème siècle, fut l'auteur de nombreux sonnets. C'était une femme très moderne pour son époque. Elle était très cultivée et a eu accès à des domaines qui étaient masculins du fait de l'éducation masculine qu'elle a reçue (équitation, maniement des armes). Nous étudions ici le sonnet VIII parmi les vingt quatre autres sonnets amoureux de louise Labé. Nous verrons tout d'abord pourquoi est-ce un sonnet lyrique, ensuite nous nous intéresserons à la construction du jeu poétique.

[I/ Sonnet lyrique] [A) Confidence intime] [1) Pronoms personnels]

Omniprésence du « il ». Soit on emploie le sujet, soit le complément. Emploi de la 3ème personne du singulier « il » qui désigne l’amour. L’accent est mis non pas sur l’être aimé mais sur celui qui aime car :
- La nature du sentiment amoureux est plus importante que l’être aimé.
- La poétesse souffre justement de son absence.

[2) Temps verbaux]

Présent de l’indicatif (d’énonciation). Présent de vérité générale à justifier. Ce qui est confié dans ce poème est la souffrance que lui cause les contradictions du sentiment amoureux. La poétesse se sent tiraillée entre plusieurs états contradictoires.

[B/ De la description des symptômes à l’explication de la maladie] L’adverbe « ainsi » marque une rupture et annonce une opposition au niveau du sens entre les quatrains et les tercets. Dans les quatrains, description de la maladie amoureuse (symptômes). Il s’agit d’un sentiment complexe qui devient incompréhensible pour la poétesse. Il est question non seulement d’une succession d’états contradictoires mais aussi d’une simultanéité comme le souligne « en endurant » (vers 2). Souligné encore par « et » et par les locutions adverbiales : « Tout à un coup » (vers 5), « Tout en un coup » (vers 8). Les tercets ont une grande valeur d’explication. « Amour » avec un grand A renvoie à Cupidon : représentation traditionnelle de