Le mal d'Arthur Rimbaud p. 441

Arthur Rimbaud

Ayant vécu de 1854 à 1891, Arthur Rimbaud a inscrit sa courte carrière littéraire dans l'histoire de la poésie. Il débute l'écriture à l'âge de quinze ans, qu'il abandonnera à vingt et un ans pour devenir commerçant et trafiquant. Ami de Verlaine, il développe une poésie radicale en quête d'absolu, inventant un langage capable « d'arriver à l'inconnu » (voir la « lettre dite du voyant »), même si on ne peut pas directement le relier au mouvement littéraire du symbolisme.
On dit de lui que c'est le poète le plus novateur du XIXème siècle.

Le poème

Arthur Rimbaud écrit cette œuvre en 1870-1871, juste après la guerre entre la France et la Prusse. Ici, ce sonnet d'alexandrins dépeint l'horreur et la boucherie de cette guerre. Mais le cadre spatio-temporel du poème fait en sorte que cette vision des choses corresponde à toutes les guerres, à la Guerre dans son essence. Il fait aussi une satire du roi et de Dieu qu'il met en opposition avec la nature.

Armature logique du sonnet :

les deux quatrains parlent de la guerre et des champs de bataille : 1-le premier quatrain est une image de la guerre, du champ de bataille. 2-le second quatrain illustre le résultat de cette guerre, les milliers d'hommes qui meurent pour le roi et la place de la nature face au massacre.
Les deux tercets mettent, face à cela, l'attitude de Dieu : 3-le premier tercet montre l'indifférence de Dieu 4-le dernier tercet met en scène la détresse des mères des morts de la guerre, et la réaction de Dieu.

construction du poème :
Il est construit à l'aide de deux propositions subordonnées conjonctives complément circonstancielles de temps, introduites par 'tandis que...que..(dans les deux quatrains) puis, après une coupure où le poète 'intervient' personnellement et interpelle les morts et la nature, vient la proposition principale, brève, dans le premier tercet:
« il est un Dieu » le sujet de cette proposition