Presse euralis prix céréales
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INTERVIEW
Entreprises & Finance / Agroalimentaire & Biens de consommation & Luxe
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Source : La Tribune.fr - 08/09/2010 | 11:57 - 423 mots |
Christian Pees (Euralis) : "non, le prix du blé n'est pas trop élevé !"
Christian Pees, président du groupe coopératif Euralis, explique à La Tribune sa stratégie. Le spécialiste du foie gras veut doubler le chiffre d'affaires de son pôle alimentaire pour atteindre 1 milliard d'euros en 2020.
La Tribune : vous présidez un groupe coopératif avec un fort pôle agricole. Que pensez-vous de la flambée actuelle du cours des céréales ? Christian Pees : j'en ai assez d'entendre que les cours actuels sont trop élevés. Certes, lorsque le blé grimpe à 220 euros par tonne, c'est exagéré car les agriculteurs reçoivent en plus les subventions européennes. Mais le coût de revient pour un agriculteur performant est de 170 euros la tonne ! C'est donc plutôt quand les cours chutent à 120 euros par tonne que la situation est anormale. Car alors, sans les aides de la politique agricole commune ou de la Farm Bill américaine, personne ne survivrait. Nous, nous sommes habitués à ce dumping permanent des subventions. Comment en sortir ? Je prône un retour relatif à la régulation du prix des matières premières, notamment en interdisant la spéculation. A travers mon think-thank baptisé Momagri (Mouvement pour une organisation mondiale de l'agriculture), je milite par exemple pour imposer aux personnes qui vendent et achètent des matières premières d'être propriétaires physiquement en grains d'au moins 20 à 30% du montant investi. Nous faisons du lobbying au niveau européen car la spéculation embête tout le monde : agriculteurs, transformateurs, politiques... Le président Sarkozy a mis la question au programme du G20 de mars prochain. Les émeutes de la faim recommencent en Afrique car les céréales sont trop chères. Et quand