preuve contre prejugé
Celui qui a un préjugé n'a nécessairement tort. Le jugement qu'il a porté prématurément peut se révéler vrai. Cependant, que son idée soit vraie ou fausse, les « preuves » qu'il apporte semblent toujours être aussi faibles. Prenons l'exemple qui accuse une personne de lui avoir volé son portefeuille alors qu'il n'en a aucune raison. Il dira, par exemple, pour justifier son appréhension, que cette personne « a l'air malhonnête », ou bien il aura des propos racistes en expliquant que « les gitans sont tous des voleurs », ou encore il racontera que sa voisine « pense la même chose ». S'il se trouve que la personne est vraiment coupable, celui qui l'avait soupçonnée triomphera en disant qu'il « en était sûr ». Et pourtant, son accusation du départ reste un préjugé, car il n'avait alors aucune raison valable de penser cela. Donc, qu'il soit vrai ou faux, le peu de valeur du préjugé réside en ce qu'il n'est pas fondé sur des raisons valables. Ce que nous appelons « raisons valables » ce sont les raisonnements qui seuls peuvent constituer des preuves. Les pseudos preuves de celui qui accuse de vol sont en réalité des affirmations très subjectives, à propos de « l'air malhonnête », extérieurs au fait comme le sont les propos racistes et considérant que la vérité se mesure au nombre de voix, lorsqu'il s'appuie sur l'accord de sa voisine.
Autrement dit, sa démarche est le