Princesse de cleves
Château de Versailles
Versailles
Mme La Princesse de Clèves
Château Beauregard
Chantilly
16 Novembre de l’an 1678
Ma chère princesse de Clèves,
La semaine dernière, un grand bal et festin royal ont été organisés au Louvre auxquels vous étiez cordialement invitée.
Votre parure rayonnait et tous les regards étaient attirés sur vous dès votre apparition.
Votre robe était merveilleuse et votre beauté resplendissante.
Lorsque vous avez commencé à danser avec Monsieur de Guise, tout se déroulait alors suivant les conventions de la cour.
Puis, tel un lion sur sa proie ,votre attention s’est centrée sur le nouveau venu, M. de Nemours qui était entré dans un grand vacarme. Vous n’avez sans doute pas remarqué les regards qui se se sont portés sur vous lorsque le roi vous a ordonné de danser avec M. de Nemours.
Vous ne le connaissiez pas et toutefois toute l’assemblée a resenti l’alchimie entre vous et a eu l’impression de voir un éblouissement réciproque.
Votre comportement m’a fortement surpris et déplu pour différentes raisons que je cite ci-dessous.
Vous auriez dû continuer de danser avec Monsieur de Guise comme le veut les règles de la cour royale et votre rang de princesse.
Monsieur de Guise est un homme respectable approuvé par vos parents et par la cour. Il possède une fortune considérable et des terres dont on parle dans tout le royaume de France.
Vous avez trépassé le code des bonnes manières !
Votre mère doit être dévastée de douleur. Vous avez joué avec l’honneur de votre famille.
Comment expliquez-vous que votre mère soit enfermée depuis plusieurs jours dans la bibliothèque avec tant de chagrin depuis cette soirée ?
Votre pauvre mère essaye de vous raisonner mais a perdu espoir et m’a demandé de l’aider.
Une fille de votre rang se doit d’être réservée, ne pas attirer l’attention, les regards de la foule, comme vos ancêtres vous l’ont enseigné.
Votre attention et vos regards ce soir-là n'étaient que pour M.