productions écrites
Condition d'un peuple qui se gouverne en pleine souveraineté.
PHILOSOPHIE
La liberté peut être caractérisée de façon simple par une formule négative : ne pas être contraint. Cette détermination négative a le mérite de mettre en avant une condition essentielle de la liberté : pour être libre, il faut disposer d’un minimum de latitude, de capacité de choix ; rien n’est plus opposé à la liberté que la nécessité subie qui transforme le sujet en simple chose. Toutefois, la liberté ne peut pas être définie par ce simple trait négatif : d’abord parce qu’il ne suffit pas de ne pas être contraint pour être libre, ensuite parce que la liberté recouvre des domaines distincts, psychologique, éthique, politique, que l’absence de contrainte ne permet pas de discerner.
L’absence de contrainte est donc une condition nécessaire mais non suffisante de la liberté.
1. La liberté psychologique
Selon une approche psychologique, la liberté se caractérise par la capacité à être l’auteur de son acte. Le sujet a le choix en tant qu’il n’est pas déterminé par des causes ; il accomplit sa liberté lorsqu’il fait un choix, lorsqu’il élimine les possibles à l’exception d’un seul. Il n’est plus alors déterminé par des causes, il se détermine d’après des motifs. Au lieu de subir la nécessité de la contrainte, il est lui-même l’auteur de son vouloir. Cet aspect de la liberté est ce que l’on désigne généralement par « libre arbitre ».
Descartes est un des grands penseurs de la liberté ainsi conçue. Les critiques de ce schéma reposent sur la mise en question de cette autodétermination du sujet : l’impression de se déterminer soi-même tient peut-être à l’ignorance des causes déterminantes, la classe sociale, l’hérédité, l’inconscient. Il reste toutefois que la capacité de réflexion est principe de la liberté : à supposer que l’on soit déterminé par des causes latentes, la connaissance que l’on en prend rend possible une